Le film Antarctica : A Year on Ice se décrit à tort comme une ode tranquille au pittoresque continent antarctique. Il suit un scientifique (et réalisateur) Anthony Powell pendant que lui et une petite équipe de chercheurs explorent pendant un an la terre et la culture de l'île de Ross, laquelle abrite deux bases de recherche pour les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. L'erreur ne provient pas des images qui sont finement adaptées aux formes pittoresques des paysages étendus, notamment dans une série de séquences photographiques répétitives qui illustrent les changements drastiques qui surviennent au fil des mois. C'est plutôt dû au fait que Powell est un cinéaste plutôt littéral qui préfère une voix off conventionnelle pour expliquer rapidement chaque image vue, avec de petites incursions vers une présentation plus abstraite ou poétique.
Il s'agit là d'une décision particulièrement impardonnable, en ce sens que dès le début, Powell affiche clairement son intention de produire un documentaire qui « capte la véritable nature de ce vaste et important site » ce qui laisse supposer une absence de langage, plutôt que des états émotionnels qui sont réduits à une banale narration. La déclaration de Powell promettait qu'il y aurait plus de spectacle que ce que le film ne montre en réalité, vu que de nombreuses têtes parlantes livrent des anecdotes sans importance, en relatant dans les moindres détails le quotidien entre le « peuple hivernal et non-hivernal » sur le territoire, ainsi que le langage égocentrique de Powell au sujet de la toundra glacée, comme le fait que l'antarctique constitue un endroit où s'évader de la « pollution sonore » des métropoles urbaines.
Powell a peut-être du talent dans le domaine des découvertes scientifiques, mais sa vision en tant que réalisateur est désespérément limitée à une présentation au style d'information pouvant servir de publicité pour les qualités transcendantales du terrain. Il persiste sur les pingouins qui pataugent dans des conditions difficiles et superpose à chaque montage répétitif une trame majestueuse qui présente banalement les variations saisonnières comme une supposée preuve des éléments intrinsèquement sublimes. Antarctica : A Year on Ice est un film sorti le 14 Avril 2015 sur DVD qui évite d'aborder l'anthropomorphisme des pingouins, contrairement à « La Marche de l'empereur » ou à n'importe lequel de ces documentaires sur la nature qui insistent à transformer ces animaux en personnages de dessins animés, au lieu de quoi, Powell s'obstine à utiliser les animaux pour toucher les cœurs.